Publié dans Sport

3FB 1965 Academy - Un projet de renouveau pour le rugby malagasy

Publié le lundi, 22 mai 2023

Lors de son passage à Madagascar, Clément Ravelonandro, l'ancien international de rugby des années 70 ne veut pas garder le silence face aux résultats des matchs internationaux de rugby malagasy.

Avec son maillot rouge et blanc, l’ancien du 3FB nous a accueillis à l’hôtel à l’Ibis Ankorondrano pour nous partager l’histoire de son club de prédilection et aussi en tant que technicien de rugby au sein de Bordeaux Etudiants Club (BEC) mais également sa vision sur le rugby malagasy d’aujourd’hui.

Avec les anciens du 3FB, qui se sont regroupés, il a constitué un projet visant à apporter du renouveau au rugby malagasy. Ledit projet, ayant débuté en 2016, porte le nom « 3FB 1965 Academy » et a été enregistré auprès de l’OMAPI. Cette « Academy », fondée par les anciens du club 3FB, n’a rien à voir avec le 3FB du ministère de la Santé. Le concept est basé sur le rugby à VII pour les jeunes de toute l’île et projette de détecter des joueurs dans les quatre coins du pays. Mais surtout de faire savoir comment utiliser le ballon ; comment se protéger des adversaires ; comment fragiliser la défense adverse et comment marquer.

L’ancien coéquipier d’Eugène Lava Bras, Lala Be, Sely Be, Mambô et les autres… n’a pas gardé sa langue dans sa poche vis-à-vis de la performance de l’équipe nationale d’aujourd’hui.

« Ce n’est pas les Jeux olympiques ou la Coupe Coubertin dont l’essentiel c’est de participer. Dans le rugby, l’important aussi c’est de gagner. Madagascar participe à des compétitions internationales mais il n’y a pas de résultats. La prestation de l’équipe nationale féminine malagasy de rugby, à  la Coupe du monde, est une honte lors du match de classement contre la Colombie.

A chaque fois qu’une fille malagasy touche le ballon c’est une faute. Ça veut dire qu’on ne connait pas les règles. On joue au rugby à Madagascar depuis plus d’un siècle, ce n’est pas difficile d’apprendre les règles à quiconque. Nous les Malagasy jouons à un jeu similaire aux Kenyans qui ont débuté dans les années 2000. Mais le Kenya perce sur le sommet du Kilimandjaro. Le rugby est une éducation, une école mais pas seulement pour se mesurer les bras. Ça n’a rien à voir avec le sport de gros bras, il y a pas mal d’intelligence qui s’est intégrée là-dedans », assène notre interlocuteur sans détour.

« Il y a des nations, malgré le physique, développent certains atouts naturels comme les Argentins qui ont une bonne rugbystique avec le jeu à 7. Ils sont très forts et peuvent s’exprimer individuellement et s’intégrer facilement dans des clubs dans le jeu collectif. C’est sur cela qu’il faut copier c’est une bonne éducation », a fait remarquer l’ancien membre de l’équipe nationale.

Le rugby actuel est basé sur un projet de jeu. Le Stade toulousain le fait et l’équipe de France de Fabien Galtier le développe également. Toutes les nations rugbystiques ont des projets de jeu à commencer par les All Blacks, les Anglais mais surtout les Irlandais qui ont un projet de jeu très moderne. Parmi les premières nations du rugby actuel à avoir des projets de jeu complets à partir des piliers jusqu’à l’arrière.

 « Le rugby, il faut ouvrir la pratique sur les côtes au lieu de le cloisonner sur les hauts plateaux. D’ailleurs, notre programme consiste à aller dans les provinces et chercher les jeunes intéressés par le rugby. Faut pas rester à l’horizon de 1 an voire 2 ans, il faut avoir un programme costaud de 5 ans, 10 ans voire 15 ans même si on n’est plus là. Mais du moment, on pose le jalon, ça va se faire. 

« Les dirigeants du rugby actuellement se sont assis sur du cuir et ils ont chaud au c… Je suis désolé.Il faut qu’ils sortent et recherchent les éléments ailleurs. Engagé un entraîneur étranger aussi n’est pas la solution au rugby malagasy vu le problème de communication et de langue dont certains joueurs comprennent mais n’assimilent pas. Dans notre rugby, il ne suffit pas de courir plus vite. Nous avons notre propre élocution pour motiver les joueurs à se donner à 100% », propose l’ancien international malagasy.

Rappelons que Clément Ravelonandro a commencé à jouer au sein du 3FB en championnat d’Antananarivo en 1969 - alors qu’il était encore un élève du Lycée Jean Joseph Rabearivelo - avec des grands joueurs comme Lava Bras, Lala Be, Sely Be, Mambo et les autres. Il avait été sélectionné et joué dans l’équipe nationale contre le Stade Dijonnais à la veille des évènements de 72. En 1978, il a quitté le pays pour poursuivre ses études à l’université de Strasbourg.  Il a passé ensuite son doctorat en Biotechnologie. Ayant réussi au concours en France, il a été affecté au  Bordeaux Etudiants Club en D2 dans la région de Bègles de Bernard Laporte qui était en D1. Clément Ravelonandro compte plusieurs palmarès au sein du Club en division d’honneur et l’a fait monter en D3 puis en D2.

 

Elias Fanomezantsoa

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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